Tuesday, August 11, 2009

A few very sensitive words (in French)

I thought I'd share with you the very moving words sent to us by Paul, a friend who is also a philosopher:

"Un calvaire a cessé, un autre commence. La vie est une roue qui broie les âmes et les coeurs et si y survit l’espoir c’est déjà miracle. Mes amis, je suis horrifié par ce qui est arrivé à votre Paul adoré, et je n’ai que ma colère à vous donner en partage, en même temps, il est vrai, que je participe, dans la distance abolie et le silence obligé, à votre douleur indicible. Pourquoi lui? Pourquoi soi? Le mal n’est pas un châtiment. Le mal est sans pourquoi, comme la vie, comme la mort, comme tout ce qui nous concerne au plus profond et nous remplit de questions sans réponses. Et de fait, l’abîme des questions sans réponses s’ouvre à nouveau devant l’ignoble souveraineté, l’intervention despotique et désinvolte de ce qu'il est convenu d’'appeler le destin. Maudit soit-il, ce destin. Et Dieu dans tout ça? Lui dont on dit que tout lui est possible? Qu'a-t-il fait de cette réserve de possibles dont il a fait naguère sa Création? On veut bien espérer qu’il fera une place de roi à l'ange qui l’a rejoint. C'’est tout ce qu’il nous reste, dans le fond: cette foi dans la foi, qui console à peine des cruels assauts du réel, mais occupe la part d'imagination sans laquelle nous ne tiendrions pas une minute sur cette terre. Une chose pourtant est sûre: toutes les fois que le doute vous frappera, que l’angoisse vous saisira, que vous ne saurez pas où aller, quoi faire, quelle couleur donner au monde, quel futur libérer devant soi, alors murmurera en vous, à sa place dévolue, la voix de l’enfant chéri, et c’est elle qui vous soufflera la réponse. Paul: désormais votre témoin intérieur, votre rempart secret contre les blessures de l’existence. Il vous protègera comme vous-mêmes l'avez protégé au-delà du possible. Il a la clé de l’avenir. Faites-lui confiance, vous remonterez à la surface. Écoutez-le vous remercier des efforts déployés et de la confiance dans la vie que vous lui avez apprise tout au long de ces mois de maladie. Ecoutez-le vous dire: je suis là. Écoutez-le vous dire: ne contrecarrez pas les battements de votre coeur. Écoutez-le vous dire que l’absence est une présence d’un autre genre, une présence qui n’'est plus affectée par sa disparition prochaine, une empreinte éternelle, une trace privée d'effacement, un essaim insistant de signes parlants, vivants, que seuls ceux qui ont eu à souffrir le martyre au nom de l’amour ont la capacité de percevoir."

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